Connaître la situation de la pharmacie hospitalière


Douglas Doucette

Dernièrement, une conseillère en expérience patient a été affectée à notre service de pharmacie régional. Retraitée et profane dans le domaine professionnel de la santé, elle n’avait jamais côtoyé de pharmaciens du milieu hospitalier. J’ai donc eu le privilège de lui présenter bon nombre des membres de notre personnel au cours de quelques visites de nos établissements; j’ai ainsi été témoin de sa prise de conscience des rôles de la pharmacie hospitalière.

Pendant ses visites, elle a appris qu’il y a peu les pharmaciens d’hôpitaux se trouvaient dans les services souterrains et qu’ils y travaillaient surtout à la distribution de médicaments et à la préparation de produits stériles sans l’aide de personnel de soutien. Les pharmaciens s’aventuraient dans les unités de soins seulement pour enquêter sur des anomalies d’inventaire, pour retrouver des ordonnances égarées ou pour porter des médicaments à des patients en congé temporaire. Aujourd’hui, la profession a évolué au point où les pharmaciens d’hôpitaux travaillent au sein de bon nombre d’équipes de soins; ils y offrent des renseignements sur les médicaments et collaborent à la gestion et au suivi de la pharmacothérapie des patients afin d’optimiser les résultats. Ces rôles comptent sur l’appui des techniciens en pharmacie, qui ont assumé une plus grande responsabilité quant à la distribution des médicaments dans les établissements de santé.

Notre conseillère était impressionnée par l’ampleur de la présence de l’informatisation et de la robotique dans nos services et par le personnel qualifié veillant sur ces technologies. Comme bien d’autres services modernes de pharmacie hospitalière, le nôtre compte sur les médicaments commercialisés, les machines d’emballage et les logiciels d’aide à la décision pour gérer les stocks et la consignation et pour réduire le nombre d’erreurs. Ces outils permettent aux équipes de pharmacie de travailler plus efficacement, mais le poids de la responsabilité des décisions cliniques ne peut reposer sur la technologie.

La conseillère et moi avons quitté la pharmacie principale pour rendre visite aux pharmaciens de l’unité des soins intensifs, du service des urgences et des unités de médecine familiale. Elle a été impressionnée de constater combien les services de pharmacie ont évolué, les pharmaciens étant maintenant en mesure de prescrire des médicaments et des examens de laboratoire. La transition vers la réglementation de la profession de technicien en pharmacie et l’intégration des étudiants et des résidents en pharmacie dans des rôles plus axés sur les soins directs aux patients ont aidé nos services à croître encore plus.

Bien que les pharmaciens demeurent parmi les professionnels qui inspirent le plus confiance au Canada, ils ne doivent pas s’asseoir sur leurs lauriers. De nombreux services de pharmacie n’ont pas suffisamment de ressources et ils doivent choisir, selon les priorités, quelles unités de soins ou quels patients recevront des services. Bien des patients hospitalisés ne reçoivent pas des soins pharmaceutiques complets pendant leur séjour. Il n’est d’ailleurs pas toujours possible de trouver des remplaçants pour les vacances ou les congés de maladie. La plupart des unités de soins intensifs bénéficient de pharmaciens seulement les jours de semaine, et ce, malgré le fait que les patients connaissent des problèmes pharmacothérapeutiques à n’importe quel moment du jour et de la semaine.

Les équipes de pharmacie hospitalière peuvent accroître leur capacité à prodiguer des soins de première qualité à chaque patient dont ils s’occupent grâce aux approches suivantes :

L’évolution des équipements, des systèmes et du champ de pratique professionnel a permis à la pharmacie d’être reconnue comme un élément efficace et digne de confiance du système de santé en établissement au Canada. Notre profession doit être conséquente dans ses efforts de sensibilisation des autres professionnels de la santé, des patients et des profanes afin de leur montrer les avantages des services de pharmacie en ce qui concerne l’amélioration des soins aux patients et des résultats thérapeutiques. Sensibilisons les opinions à la valeur de la pharmacie tout au long de l’année et non seulement au cours de notre campagne annuelle!

[Traduction par l’éditeur]


Douglas Doucette, B. Sc. (Pharm.), Pharm. D., FCSHP, est président désigné et agent de liaison externe de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux

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Canadian Journal of Hospital Pharmacy, VOLUME 71, NUMBER 2, March-April 2018