Utilisation du programme d’accès spécial de Santé Canada par les pharmaciens du Québec et comparaison avec d’autres pays

Authors

  • Jena-François Bussières Hôpital Sainte-Justine, Université de Montréal
  • Suzanne Atkinson Hôpital Sainte-Justine
  • Ariane Blanc Hôpital Sainte-Justine
  • Denis Lebel Hôpital Sainte-Justine
  • Benoît Bailey Hôpital Sainte-Justine
  • Anick Bérard Hôpital Sainte-Justine, Université de Montréal

DOI:

https://doi.org/10.4212/cjhp.v58i2.294

Keywords:

programme d’accès spécial, avis de conformité, médicaments d’urgence et de compassion, Special Access Programme, notice of compliance, emergency and compassionate drugs

Abstract

RÉSUMÉ

Objectif : Décrire l’utilisation du programme d’accès spécial (PAS) de Santé Canada par les pharmaciens d’établissements du Québec en 2001-2002.

Méthode : Il s’agit d’un sondage effectué auprès des chefs de département de pharmacie d’établissements de santé québécois de 100 lits et plus, dont un minimum de 50 lits de courte durée. Nous avons développé un questionnaire de 20 questions regroupant trois thèmes, soit la structure du programme (11 questions), les statistiques et volumes d’activités (6 questions) et les perspectives d’avenir (3 questions). Les données financières recueillies portent sur l’exercice financier 2001-2002.

Résultats : Cinquante et un questionnaires nous ont été retournés, pour un taux de réponse de 88 % (51/58). Le recours au PAS est répandu parmi l’ensemble des établissements de santé au Québec, quel que soit le statut d’affiliation universitaire. Une minorité d’établissements (29 %) ont une politique locale encadrant la gestion des médicaments sans avis de conformité, bien que les établissements avec affiliation universitaire en aient davantage (61 %) que les établissements sans affiliation (12 %) (p = 0,001). Dans près de la moitié des cas, les établissements ajoutent à leur liste locale (formulaire thérapeutique) des médicaments achetés par le biais du PAS. On ne requiert un consentement écrit du patient que dans 8 % des cas. Dans près de la moitié des cas, aucune information n’est transmise au pharmacien en milieu privé par le pharmacien d’établissement. Les pharmaciens d’établissements des centres sans affiliation universitaire transmettent plus souvent des renseignements concernant le recours au PAS pour un patient donné que les pharmaciens des centres avec affiliation universitaire (69 % c. 29 %; p = 0.015). Nous observons une différence statistiquement significative entre les établissements avec affiliation universitaire et ceux sans affiliation universitaire en ce qui concerne les volumes d’activités, avec un nombre moyen (± écart-type) plus élevé de médicaments achetés par le biais du PAS en 2001-2002 (24,9 ± 21,5 pour ceux avec affiliation universitaire c. 6,3 ± 3,6 pour ceux sans affiliation; p = 0,005) et de demandes transmises au PAS en 2001-2002 (81,9 ± 62,3 pour ceux avec affiliation c. 17,2 ± 18,9 pour ceux sans affiliation; p = 0,001). Notre enquête révèle que 1 618 patients québécois ont bénéficié du programme au cours de 2001-2002. En ce qui a trait au financement, on note que le patient doit assumer en totalité ou en partie les frais d’acquisition du médicament dans 42 % des cas.

Conclusion : La plupart des établissements de santé du Québec recourent au PAS de Santé Canada pour acquérir des médicaments sans avis de conformité. Il existe des différences entre les établissements avec et sans affiliation universitaire, principalement en ce qui concerne les volumes d’activités de médicaments du PAS. Il est souhaitable de réévaluer périodiquement les modalités de fonctionnement du PAS en établissement de santé.

ABSTRACT

Objectives: To describe use of Health Canada’s Special Access Programme (SAP) by pharmacists in Quebec health care facilities in 2001/2002.

Methods: A survey was conducted of heads of pharmacy departments in Quebec health care facilities with 100 beds or more and a minimum of 50 short-term care beds. The survey had 20 questions grouped under 3 themes: program structure (11 questions), statistics and volume of activity (6 questions), and outlook for the future (3 questions). Financial data were collected for the 2001/2002 financial year.

Results: Fifty-one questionnaires were returned, for an 88% (51/58) response rate. Use of the SAP was widespread among these health care facilities, whatever their university affiliation. A minority of health care facilities (29%) had a local policy for the management of drugs without notice of compliance, although more university-affiliated health care facilities had such a policy than those not affiliated with a university (61% and 12% respectively) (p = 0.001). Almost half of the health care facilities reported that they add to their local list (drug formulary) drugs acquired through the SAP. Written consent from the patient was required in only 8% of cases. About half of the respondents reported that the health care facility pharmacist shares no information with the community pharmacist. Pharmacists in non-university-affiliated facilities shared information more often about use of the SAP for a given patient than those in university-affiliated facilities (69% vs. 29%; p = 0.015). There was a statistically significant difference between university-affiliated and non-affiliated health care facilities with regard to volume of activity in 2001/2002, with the universityaffiliated facilities acquiring a greater number (mean ± standard deviation) of drugs through the SAP (24.9 ± 21.5 for the universityaffiliated facilities vs. 6.3 ± 3.6 for the non-affiliated facilities; p = 0.005) and submitting a greater number of requests (81.9 ± 62.3 for the university-affiliated facilities vs. 17.2 ± 18.9 for the nonaffiliated facilities; p = 0.001). A total of 1618 Quebec patients benefited from the program during 2001/2002. With regard to drug expenditures, the patient must bear all or part of the drugacquisition costs in 42% of the facilities.

Conclusions: Most of the surveyed health care facilities in Quebec were using Health Canada’s SAP to acquire drugs without notice of compliance. There were differences between facilities with and without university affiliation, mainly with regard to volume of activity related to the SAP. It is desirable that the operating procedures related to the SAP in health care facilities be re-evaluated regularly.

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